Sur tout le parcours, les femmes offrent du vin de pays et des pâtisseries traditionnelles qu’elles ont préparées à la maison, les tortaneddri et les panetteddre. Nous n’avons eu aucune difficulté à entrer en contact avec les gens, certains se sont même montrés très fiers que des étrangers se soient déplacés pour assister à leur fête. On chante des cantiques en l’honneur de Saint Antoine. Des habitants, en costume traditionnel de leur quartier, jouent la tarentelle à l’organetto et au tambourin. De temps en temps, des gens se regroupent, se tiennent la main et lancent des evviva, viva, viva, Sant’Antonio, comme ils le feraient au stade pour leur équipe favorite ! A midi, le cortège s’arrête. Hommes et bêtes doivent se restaurer puis se reposer. Une messe est célébrée en plein air au pied de la statue de Saint Antoine. Tout le village y assiste. Une maman a habillé son petit garçon en Saint Antoine moine. Elle m’explique qu’il a un léger handicap et qu’ainsi elle veut attirer l’attention du saint afin qu’il le guérisse. Durant l’après-midi, les autorités locales, le maire et le curé, se joignent au cortège qui se dirige vers le centre du village où les gens attendent nombreux. L’arrivée sur la place de la mairie est étonnante. Au dernier virage, l’impressionnant attelage et l’arbre ne peuvent virer. Les bœufs sont détachés. Après les discours du maire et du curé, le gigantesque tronc est porté par quelques dizaines d’hommes et posé devant la mairie. A rocca est attaché au faîte de a pitu. Le mariage est consacré. Le lendemain matin, le 13 juin, l’immense mât sera dressé à main d’homme sur la place à côté de la mairie, il y restera un an.