Grazia Deledda, romancière sarde - Passeggiate - Randonner hors des sentiers battus

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Grazia Deledda, romancière sarde

Carnets de voyage
J’ai eu la chance et le plaisir d’assister à la rencontre du jeudi 9 novembre 2017 au Centre culturel italien avec Rossana Dedola, écrivaine et analyste, et le dessinateur Roberto Innocenti, présentés par Giuseppe Pintus et Federico Piras, tous deux directeurs artistiques du festival de littérature Un’isola in rete qui a lieu chaque année fin août-début septembre en Sardaigne.
Rossana Dedola a présenté ses deux derniers livres : l’un traduit en français chez Gallimard sous le titre Le conte de ma vie, dans lequel elle retrace les étapes les plus significatives de la carrière de l’un des plus grands dessinateurs contemporains, Roberto Innocenti présent à cette rencontre ; et l’autre, Grazia Deledda I luoghi gli amori le opere, Avagliano editore, dont elle nous a parlé avec tant de flamme et d’empathie que sans avoir encore lu tout son livre, je sens que je vais me prendre d’affection pour Grazia Deledda, un peu oubliée aujourd’hui alors qu’elle était très très lue à son époque (née à Nuoro en 1871, morte à Rome en 1936) et a eu le prix Nobel en 1926 !
Imaginez cette petite fille certainement surdouée, née à Nuoro, petite ville en plein centre de la Sardaigne à la fin du XIXème ; c’est-à-dire complètement isolée de tout (pas de train, pas de route ...) et pourtant passionnée de littérature ; à la fin du primaire, c’est terminé pour elle, les filles ne vont pas au lycée (ses deux frères eux pourront y aller et n’y feront rien ; l’un sombrera dans l’alcoolisme, l’autre dans la délinquance et finira en prison!!! ). 
 
Elle persiste et signe, lit tout ce qui lui tombe sous la main, arrive à tisser des liens avec des écrivains, des éditeurs, des gens de lettres ; elle écrit malgré la réprobation de sa mère qui se lamente d’avoir une fille écrivaine mais pas d’avoir un fils alcoolique et un autre malfrat ! 
Au début elle publie dans le journal, puis est éditée et devient très célèbre jusqu’à susciter la jalousie de Pirandello qui, à l’époque, a beaucoup moins de succès qu’elle.
En 1926, elle se voit attribuer le prix Nobel !
Si, comme moi, vous ne connaissez pas Grazia Deledda, je vous invite à la découvrir grâce au livre de Rossana Dedola qui est passionnant dès les premières lignes. Et je crois bien qu’après, La madre, La via del male, Dopo il divorzio... pourraient bien occuper quelques-unes de nos nuits. La rencontre s’est terminée par une discussion autour d’un verre avec les invités ; Roberto Innocenti nous a raconté toutes les difficultés qu’il avait eu à se faire éditer en Italie ; à un moment de sa vie, il était connu et traduit partout dans le monde y compris en Chine sauf en Italie, incredibile ! Giuseppe Pintus et Federico Piras nous ont parlé de ce festival littéraire Un'isola in rete qui a lieu en Sardaigne chaque année où il pourrait être intéressant d’aller, à l’occasion.

Catherine Linères



 
 
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